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Bruxelles : ce n’était pas un sommet, c’était un tournant

mardi, février 19, 2013 Laisser un commentaire Go to comments

Pendant qu’à l’Assemblée nationale se poursuivait la comédie du mariage homosexuel, mettant fin à l’institution du mariage tout court, déjà bien mal en point, la diplomatie française s’embourbait dans l’Europe faute de savoir ce qu’elle veut et ce qu’elle peut, hormis donner des leçons qui exaspèrent nos voisins.
L’Angleterre et l’Allemagne viennent d’envoyer un signal commun : elles ne veulent pas d’une Europe intégrée, d’une Europe politique à la mode française. Elles s’en tiennent à l’Europe de Jean Monnet qui était déjà celle du marché et du libre échange. La monnaie commune, l’Euro, peut exister sans qu’il existe une politique économique et sociale commune, si l’Euro est la monnaie de l’économie dominante comme l’était le Mark. Pourquoi s’encombrer des fantaisies françaises, dès lors que l’Allemagne peut finalement imposer sa politique ou à tout le moins la mener sans entrave.
L’Angleterre qui a toujours considéré que l’Europe continentale était sa zone de libre échange n’y voit pas malice puisqu’elle a conservé sa propre monnaie. Ce compromis semble tout à fait convenir aux autres Etats membres. La France devra donc se résoudre à rendre sa gouvernance compatible avec les règles de l’Union, ce qui va donner quelques migraines à François Hollande qui était bien décidé pourtant à “raisonner” ses partenaires “déraisonnables”. Le peu d’empressement de l’Union européenne à choisir une politique extérieure se manifeste tous les jours et notamment à propos de l’affaire du Mali. Les Français sont au Tassili à la frontière algérienne et entretiennent un corps expéditionnaire plus nombreux qu’en Afghanistan, sans qu’aucun état membre n’ait remué le petit doigt ! Les touaregs et le désert, c’est une affaire française à laquelle l’Allemagne n’a pas envie de se mêler ; d’ailleurs pour l’Allemagne les affaires du monde doivent êtres traitées par les Etats-Unis et les vaches seront bien gardées !
Pendant ce temps ; Berlin vend des Volkswagen, traficote avec l’Iran, échange avec la Chine et domine le marché commun. Angela Merkel veut le bien des peuples, c’est pour cela qu’elle le leur prend ! En attendant, l’incompréhension franco-allemande s’accroît. Les relents de lutte des classes qu’on entend ici en bruit de fond sont devenus bien étrangers à un pays dont la moitié a connu pendant un demi-siècle le paradis soviétique et le modèle français ne semble pas être le plus performant, même si le rêve de ses élites reste de construire une Europe fédérale qui incarnerait enfin, à bonne échelle, sa volonté de puissance, comme si l’Europe pouvait redevenir napoléonienne et se faire entendre enfin du monde entier, comme au bon vieux temps où les idéaux révolutionnaires suivaient le drapeau tricolore brandi par des armées victorieuses. Mais Victor Hugo est mort et les rêves romantiques de Stendhal, de Balzac et de Flaubert sont loin, si loin au fond des mémoires que le peuple français ne suit pas ses élites, et hésite devant chaque étape fédérale comme l’expérience du dernier référendum sur la Constitution Européenne le montre. Les Français n’ont pas voulu de Constitution Européenne ; ils sont presque 30% aujourd’hui à se rallier au nationalisme du Front National, comme si le futur se trouvait dans leur pays enfin débarrassé de ses élites et de ses dirigeants, et Mélanchon au Front de gauche a le même langage et la même démarche.
En tentant de faire passer le compromis de Bruxelles pour une victoire, alors que c’est le triomphe allemand, François Hollande a de nouveau perdu la boussole et le contact avec cette France profonde qu’il a tant de mal à rencontrer, mais surtout désormais à la merci de la politique économique allemande, son programme qu’il aime tellement rappeler, comme si ses électeurs l’avaient lu, ressemble de plus en plus à un vieux, très vieux tract échoué sur un trottoir, et c’est à la real-politique qu’il va devoir se colleter dans un univers dominé par un libéralisme dont il n’avait sans doute pas mesuré la puissance et l’efficacité. Ce sommet de Bruxelles est une pierre blanche qui marque le tournant du chemin et exige d’autres choix que ceux exprimés par la langue de bois du dramatique Fabius, caricature de la pensée unique de la caste qui a pris le pouvoir, il y a maintenant si longtemps, et qui ne trouve plus de contrepoids à ses utopies et à ses erreurs. Le sommet de Bruxelles doit faire réfléchir à la solitude d’une France qui veut avoir raison contre tous, mais qui ne pense plus grand-chose puisque les talents sont de plus en plus exclus de l’espace public.

Xavier de Roux

Paru dans L’Echo des Arènes n°184 – Mars 2013

Echo184-01-web

  1. lundi, février 25, 2013 à 16 h 11 min

    Le monde des bisounours de M. PEILLON
    Il semble que ce monde soit celui de notre professeur agrégé qui ne vit pas forcément dans la réalité de la majorité des français. Monde partagé à priori par le président de la FCPE M.Hazan qui, pour conforter le choix de 6 semaines de son ministre et comparse de gauche, n’hésite pas à mettre en exergue le fait que plus de 3 millions d’enfants ne partent pas en vacances…Ce qui est malheureux, certes, mais raccourcir les grandes vacances ne les fera pas partir plus en vacances, voire plutôt l’inverse car les nuitées risquent d’être plus chères puisque plus demandées sur une courte période, et entraînera une exclusion de facto des familles à revenus modestes.
    Le socialisme au service de l’exclusion ou la découverte de l’effet papillon par Peillon!!!!!
    Non, ce monde merveilleux des bisounours de nos gouvernants actuels, où il suffit de penser tout haut pour que ça devienne une idée géniale, monde dans lequel ils baignent avec délectation et voudraient nous en faire partager l’euphorie, comme un « shoot » qui dans l’heure qui suivrait nous rendrait malades, ne doit pas nous faire perdre de vue 3 points important:
    Le premier c’est que beaucoup d’entreprises, professions libérales, agriculteurs, ferment en Août, période creuse de l’année au niveau de « l’économie réelle ».Une décision ministérielle d’ouvrir les écoles au 15 août ne changera rien à la chose, tout au moins dans l’immédiat, mais empêchera plutôt certaines familles de partir en vacances.
    Ensuite et secundo plus de 50 % des enfants ont des parents séparés, divorcés et profitent de ces grandes vacances pour renouer avec leur autre parent ainsi que les grands pères et grands-mères. Je sais que la famille ne veut plus dire grand-chose pour ce gouvernement, mais cette organisation perdurera je l’espère pendant de longues années encore. D’ailleurs beaucoup d’enfants ont également des parents en outre mer, voire à l’étranger, et ne partir que 15 jours peut se révéler pénalisant.
    En dernier nous déstabilisons, sans en avoir étudié toutes les répercussions, un secteur extrêmement important de notre économie, le tourisme et les loisirs.
    Mais une fois de plus la gauche, comme à son habitude, a une absolue maîtrise de sa communication. Elle est en train « d’enfumer « (avec ses faux « couacs qui ne sont qui des leurres») à la fois les français dans leur globalité et la droite en particulier.
    Quand on voit également que le Président du PS, H Désir, est obligé de venir à la rescousse d’un ministre d’état, en lieu et place du 1er ministre, comme ça se passait aux pires moments du bolchevisme, pour « excuser » son ministre d’aller trop vire, on croit réver….ou plutôt cauchemarder.
    Bref cette gauche veut détourner notre attention des problèmes quotidiens, 1000 chômeurs /jour de plus.
    Et la presse qui s’interroge,à l’occasion du salon de l’agriculture, sur le potentiel humoristique d’un homme plein de morgue et de dédain figé!!!!
    Dépénalisation du cannabis, mariage pour tous, PMA & GPA pour les « gays », 4 jours et ½ en rythme scolaire au lieu de 4 jours (sans fondamentalement de réponses sur le sens et le contenu de ces jours de classe), et maintenant 6 semaines au lieu de quasiment 2 mois ½ pour les vacances d’été!!!
    Certes les « grandes vacances » semblent un peu longues, et OUI, c’est une question a étudier, Mais il quand même amusant, pour ne pas dire ubuesque de voir M. Peillon s’appuyer sur une étude de son « prédécesseur » pour s’excuser de remettre cette polémique au goût du jour.
    Ceci alors que le gouvernement socialiste n’a fait que « détricoter » toutes les décisions et les prises de position du gouvernement Sarkozy.
    Mais bon, moi ce que je dis…..

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